#07 – Ma tentative de reconversion avant Ose Patterns

Ose Toujours - Podcast couture sur la reconversion

Ma tentative de reconversion dans le yoga avant Ose Patterns

Dans cet épisode, je vous partage ce que j’ai appris en essayant une reconversion pour devenir professeur de yoga :

  • Pourquoi je n’ai pas réussi à aller au bout de ce projet
  • En quoi cette expérience m’a aidée pour trouver le courage de lancer Ose Patterns

Bonne écoute ! 

Écouter l’épisode : tentative de reconversion dans le yoga

Script de l’épisode

Épisode 7 - Ma tentative de reconversion avant Ose Patterns

Vous écoutez le podcast Ose toujours. Épisode 7. Je suis Monty, la fondatrice des patrons Ose Patterns.

Dans cet épisode, je vous raconte ma précédente piste de reconversion avant Ose et les enseignements que j’en ai tirés et qui m’ont servi à lancer Ose Patterns. Je vous souhaite une bonne écoute !

Ma tentative de reconversion dans le yoga

Avant de commencer, je voulais vous dire que je suis super contente de vous retrouver. Pendant ces plusieurs mois d’absence du podcast, je me suis consacrée :

  • Au lancement d’Ose Patterns en anglais avec la traduction du site, de tous les patrons et des actions de communication associées
  • Au lancement de deux nouveaux patrons : le haut BRENÉ et la jupe KIA.

Le haut BRENÉ

Le haut BRENÉ, c’est un caraco que j’ai voulu accessible et intéressant pour les débutant·e·s. Vous verrez, il a un joli revers agrémenté de boutons décoratifs. J’ai aussi pensé la largeur des bretelles pour que vous puissiez mettre un soutien-gorge.

Il y a déjà eu de superbes réalisations. Par exemple, Agnès @alinoe.couture a ajouté un passepoil pour souligner le revers. Cortney @s.is.for.sew a transformé une nappe en réutilisant avec brio ses différentes composantes et elle a froncé le bas pour créer du blousant à la taille. Je ne cite que ces deux réalisations, mais il y a mille possibilités de personnalisation.

BRENE top - sewing pattern for beginners


BRENÉ top by Cortney @s.is.for.sew

La jupe KIA

La jupe KIA, c’est une jupe qui arrive sous le genou qu’on enroule autour de soi. Là encore, je voulais vous proposer une construction intéressante.

  • Un large pli sur le devant créé l’effet d’une jupe portefeuille, mais la jupe est totalement fermée en bas.
  • Une seule couture côté.
  • L’un des pans de la jupe est dans le biais, ce qui vous permettra d’apprendre de nouvelles techniques de montage, techniques que j’ai moi-même observées et appliquées pendant mes deux années en maison.

Sarah Naomi @sarah__naomi_ a réalisé une version magnifique et vraiment délicate dans un tissu fluide. Elisabeth @enolagay66 a réalisé une version en Vichy, audacieuse et graphique !

Jupe Kia - Patron couture jupe


Sarah Naomi @sarah__naomi_

Voilà pour les nouvelles. C’était une période riche et prenante et l’interruption du podcast s’est imposée naturellement en fonction des priorités. Mais pendant cette absence, les idées pour les prochains épisodes ont foisonné ! Donc le podcast Ose toujours est de retour, et je suis ravie de le relancer avec une nouvelle saison.

Les épisodes à venir vont continuer à parler couture, confiance et entrepreneuriat avec les coulisses de l’aventure Ose Patterns.

C’est parti pour ce nouvel épisode : ma tentative de reconversion avant Ose !

Comment j’ai commencé le yoga (avant de me reconvertir)

Ma tentative de reconversion, c’était pour devenir professeur de yoga. Je vais vous raconter ma découverte du yoga, comment j’ai exploré cette passion et mes débuts comme professeur.

Le recul que j’ai aujourd’hui sur cette expérience me permet d’établir des parallèles avec l’aventure Ose Patterns. J’espère que ce que j’ai appris pourra vous aider dans votre projet de reconversion quel qu’il soit.

J’en fais peu mention sur mon fil Instagram mais le yoga est un pilier important dans ma vie, puisque cela fait 13 ans maintenant que je pratique. Pour vous dire, j’ai nommé l’un des modèles, KIA, d’après ma professeur de yoga, Kia Naddermier.

J’ai découvert le yoga en 2008 pendant mes études au Canada. J’ai étudié un an là-bas. La rudesse de l’hiver canadien m’a conduite à chercher des activités sportives à faire à la maison. C’est comme ça que j’ai commencé à pratiquer, avec des vidéos qui s’appelaient YOGAmazing ! La session de yoga remplaçait une session de sport.

C’est quand j’ai commencé ma vie professionnelle une fois de retour en France que j’ai ressenti les bienfaits du yoga sur mon mental et l’équilibre qu’il m’apportait, au-delà des bénéfices physiques. Je me sentais mieux dans ma tête et dans mon corps après chaque séance. Le moment que j’appréciais le plus était “savasana” la posture de fin, de relaxation. Savasana signifie « cadavre » en sanskrit, mais c’était dans cette posture que je me sentais plus vivante, plus présente, plus alignée. J’arrivais à ressentir toutes les cellules de mon corps en ébullition.

De l’approfondissement de ma pratique de yoga à l’enseignement

J’ai pratiqué de plus en plus, avec assiduité, un style de yoga dynamique qu’on pratique 6 jours par semaine de manière autonome. Naturellement, et c’est ce qui arrive quand on se découvre une passion, j’ai voulu en savoir plus. Peut-être que c’est ce que vous vivez en ce moment avec la couture.

J’ai pratiqué de manière plus approfondie et plus subtile, pour comprendre le rôle de la respiration, découvrir et ressentir les alignements des postures en accord avec mon corps.

J’ai également étudié l’anatomie et la philosophie du yoga. Dans ma quête de calme intérieur, je me suis intéressée à divers aspects de la spiritualité.

J’ai fait de nombreux ateliers avec des professeurs internationaux (Kino McGregor, Marc Darby, Petri Raisanen) et des retraites. Jusqu’à suivre une formation certifiée et certifiante pour continuer à approfondir mes connaissances.

Ose Patterns - Avec Kino MacGregor

Claire, l’une de mes amies, avait organisé des cours chez elle tous les dimanches. Il y avait 4 élèves et moi en tant que prof.

Puis, j’ai enseigné dans un studio à Paris, une fois par semaine, pour remplacer mon amie Caroline pendant sa période de congé maternité.

Toutes les pensées qui nous bloquent

Pourquoi est-ce que je vous énumère tout ceci ? Pour vous montrer que pendant ces années d’études en parallèle de mon activité professionnelle, j’ai cherché à approfondir sérieusement mes connaissances sur le yoga et son enseignement : formation, stages, pratique personnelle, philosophie, anatomie… Je me suis constituée une base solide pour offrir un enseignement de qualité.

Malgré tout cela, je ne me sentais pas prête. Comme si j’avais décidé de ne pas voir toutes ces connaissances que j’avais accumulées. Je m’étais mise en tête que je serai nulle comme professeur de yoga car… :

  • Je ne sais pas faire les postures les plus avancées.
  • Je ne connais pas le sanskrit.
  • Mon expérience de la vie n’est pas assez profonde pour apporter de la valeur à mes élèves.
  • Il faut aller en Inde pour recevoir l’enseignement originel.
  • Je ne connais pas assez le corps humain, ou la philosophie, ou le pranayama, et qu’il faudrait que j’étudie davantage ces disciplines avant d’enseigner.
  • Je ne suis pas assez sage, pas assez exemplaire : il m’arrive d’être en colère, impatiente, impulsive, envieuse, pleine de doutes…
  • Il y a forcément des professeurs de yoga beaucoup plus ___ et là, vous pouvez compléter par n’importe quoi : souples / forts / talentueux / pédagogues / intéressants / innovants / fun / expérimentés, etc.

L’auto-sabotage

C’est donc avec toutes ces pensées, que sans le savoir, j’ai décidé que je ne serai pas un bon professeur de yoga. C’est un mécanisme insidieux d’auto-sabotage, parce que ces pensées, elles se sont répétées dans mon cerveau, en arrière-plan et à force de les entendre, j’ai fini par les croire.

Il est bien normal qu’avec l’accumulation de telles pensées, je me sente illégitime, incompétente et incapable d’enseigner. Je m’étais persuadée que je n’étais jamais assez bien, jamais comme il faut. Quels que soient ma pratique personnelle, mon expérience, mes qualités, le bagage acquis, dans mon esprit, il me manquait toujours quelque chose pour être professeur de yoga.

Les cours que j’ai donnés en studio sont les derniers que j’ai donnés. Je ne suis pas allée plus loin. Au lieu de voir mes compétences et ma valeur ajoutée, j’ai préféré voir le verre à moitié vide et tous mes défauts.

En réalité, je ne me suis pas vraiment donné la peine d’essayer : je n’ai jamais osé proposer mes services dans un studio par peur des refus et de la « concurrence » des autres professeurs.

Je me suis avouée vaincue sans avoir même combattu. Je n’ai pas osé.

Auto-sabotage

Ces pensées que je vous livre, je ne m’en suis pas rendue compte sur le moment. Je m’en suis rendue compte plusieurs années plus tard, lors de la création d’Ose Patterns.

J’en ai parlé quelques fois sur Instagram et dans le podcast, mais je tiens un journal de mes pensées. Et coucher mes pensées sur papier, m’a permis de prendre conscience que le même schéma était en train de se répéter sous mes yeux. Les croyances que j’avais au moment du lancement d’Ose Patterns faisaient totalement écho à ce que je pensais à l’époque sur le fait de devenir professeur de yoga. Par exemple :

  • Je ne suis pas une modéliste assez expérimentée.
  • Je n’ai pas de style défini.
  • Il y a des types de modèles sur lesquels je ne suis pas à l’aise.
  • Mon expérience en maison n’est pas suffisante.
  • Je ne monte pas les vêtements aussi bien que les mécaniciens modèles.
  • Il y a trop d’acteurs sur le marché des patrons.
  • Pourquoi des personnes viendraient-elles acheter des patrons Ose Patterns alors qu’il y a des patrons de toute sorte plus _____ et là vous pouvez compléter aussi : plus stylés, plus tendances, plus inspirants, moins chers, mieux expliqués, en PDF, en PAPIER, les deux, etc.

Et pourtant, pour proposer des patrons de qualité, j’avais pris la décision très tôt de retourner à l’école pour apprendre le modélisme dans une école de mode reconnue par la profession (l’IFM). J’ai travaillé en maison, pendant deux ans. J’ai vécu des collections, des défilés, des showrooms, des commandes spéciales pour des VIP.

Pourquoi, malgré tout ça, je choisissais encore de voir ce qu’il me manquait ? Je doutais et dévaloriserais mon parcours. Je me sentais vraiment en détresse de ne pas parvenir à faire taire ce discours intérieur. Ça me rongeait. Le schéma se répétait, l’auto-sabotage, la dévalorisation. Ce qui fait qu’après avoir été diplômée, je ne me suis pas lancée tout de suite. Je ne le sentais pas, j’avais pas confiance du tout.

Finalement, j’ai bien fait de ne pas me lancer tout de suite. Cette période m’a permis de me poser, de comprendre pourquoi j’avais ces pensées et finalement de commencer à les remettre en question.

  • Et si, ce que je pensais n’était pas vrai ?
  • Et si après tout j’en étais capable ?
  • Et si je pouvais devenir moi aussi une personne capable de croire en ses rêves et de se battre pour eux ?
  • Et si j’essayais sincèrement, en y mettant tout mon coeur, sans m’avouer vaincue d’avance ?

Ma tentative de reconversion dans le yoga m’a vraiment aidée pour cela, à identifier les schémas, les peurs que j’avais et à composer avec.

Un exercice pour identifier ses croyances limitantes

Si vous êtes dans cette situation, pour un projet donné que vous avez en tête, j’ai un exercice à vous proposer. Je vous invite à noter toutes les croyances que vous avez sur vous-même et sur votre capacité à mener ce projet à bien.

Puis faites-vous l’avocat du diable en essayant de contrer les affirmations que vous venez de lister. Vous pouvez même le faire avec une autre personne si cela peut vous aider.

Par exemple : Ma croyance est « Je n’ai pas de style défini. »

L’avocat du diable dirait : « Ce n’est pas vrai car… » :

  • Une autre personne peut tout-à-fait trouver que j’ai un style à moi.
  • J’ai mon propre style, c’est le mien, donc par définition il est défini, c’est le style Ose Patterns.
  • Qui a dit qu’il fallait un style défini ? On peut tout à fait lancer des patrons sans ligne particulière et faire au gré de nos envies.

Vous voyez, cet exercice est utile car il permet de voir nos pensées, les croyances enfouies qui nous bloquent. Avec cet exercice, on réalise que

D’autres opinions sont possibles et que les croyances que nous tenions pour des vérités absolues et bien finalement, peut-être qu’elles ne sont pas si vraies que cela.

La suite de l’histoire vous la connaissez. J’ai écouté mon cœur, cet élan créatif qui m’anime pour proposer des patrons accompagnés d’un podcast couture pour vous raconter mon expérience en espérant que tout deux vous inviteront à oser.
En lançant Ose Patterns :

  • J’accepte les échecs qui vont avec, que tout ne marche pas comme je le souhaiterais.
  • J’accepte de montrer mon travail avec cette inquiétude que les modèles trouvent leur public.
  • J’accepte d’apprendre plein de choses sur le métier et sur moi-même, même si c‘est pas évident.

C’est le jeu et j’ai décidé qu’il valait le coup. Les doutes en arrière-plan ne disparaitront jamais je crois, mais en m’engageant dans cette voie, j’apprends à faire avec.

Ce que j’ai appris

Ma tentative de reconversion dans le yoga m’a appris deux choses et j’espère qu’elles pourront vous aider, quel que soit le chemin que vous empruntez :

Il faut s’écouter :

Non seulement écouter son coeur, son intuition, ses envies, son élan créatif
Mais aussi écouter / prendre conscience de toutes les croyances que nous avons. Sans les identifier, il ne sera pas possible de les dépasser.

Mais pas trop non plus
 !

Ou du moins ne pas accorder trop d’importance au dialogue intérieur qui déverse son flot d’inquiétude. Ces petites voix sont pleines de bonnes intentions, elles veulent nous protéger. Mais elles nous bloquent.

Grâce à l’exercice dont je vous ai parlé, vous savez qu’il existe en vous d’autres pensées alternatives utiles et encourageantes vers lesquelles vous pouvez vous tourner pour réaliser le projet qui vous tient à coeur.

Vous pouvez croire que vous ne serez jamais assez bien.
Mais vous pouvez aussi choisir de croire que vous serez à la hauteur.
Que vous saurez vous débrouiller.
Que vous vous en sortir.
Que vous aussi, vous avez la capacité et le droit d’oser.

—-

Je vous remercie d’avoir écouté cet épisode ! S’il vous a plu, n’hésitez pas à vous abonner et à lui donner 5 étoiles sur votre application de podcast ou un like sur YouTube. Cela aidera d’autres personnes à le trouver plus facilement et cela me donnera des ailes pour enregistrer les suivants.
Si le coeur vous en dit, je vous invite à poursuivre cet échange sur Instagram @ose__patterns.

J’espère qu’avec Ose Patterns, vous allez vous surprendre et découvrir des talents que vous ne soupçonniez pas et qui dépassent le cadre de la couture. Et si vous osiez ?

 

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